lundi 26 août 2013

LA FANTASY 2° PARTIE



La fantasy est composée de nombreux sous-genres dont les définitions, en évolution constante, varient et font l'objet de débats entre critiques littéraires, chercheurs, fans, libraires et éditeurs. De nombreux sous-genres sont en anglais, les premières catégorisations ayant été faites par des auteurs et des critiques anglo-saxons.

Parmi les classements anglo-saxons les plus connus figure la distinction thématique proposée par plusieurs universitaires américains entre deux catégories de fantasy : la high fantasy, qui se déroule exclusivement dans un monde imaginaire avec des romans comme Le Seigneur des Anneaux, et lalow fantasy, dans laquelle un monde imaginaire communique avec le monde normal comme Harry Potter.
Les principaux sous-genres de la fantasy distinguent différents types d'univers et les grands thèmes évoqués :
    le médiéval- fantastique(ou med-fan), dont les univers s'inspirent librement du Moyen ÂGE ;
la fantasy historique, qui réinvente des époques précises en y mêlant des éléments de fantasy ;
la fantasy arthurienne, héritière de la Légende Arthurienne ;
la fantasy urbaine, caractérisée par son cadre contemporain et souvent urbain ;
la fantasy orientale, dont les univers exotiques évoquent l'Orient ou l'Asie ;
la fantasy animalière, où les personnages principaux sont des animaux anthropomorphisés ;
la fantasy mythique, particulièrement proche des mythes et des contes ;
la science-fantasy, qui intègre des éléments de technologie moderne à des univers médiévaux ou antiques ;

On distingue également plusieurs sous-genres selon la tonalité adoptée, plus ou moins sombre ou légère :

la light fantasy, ou fantasy humoristique, qui parodie les thèmes des autres sous-genres et a recours à l'absurde ;
la dark fantasy, sombre et pessimiste, qui préfère des univers et des récits sombres où le bien ne triomphe que rarement ou alors avec un prix à payer élevé ;

l'héroîc fantasy, qui se concentre sur des héros solitaires et la sword & sorcery, qui en est proche.


LA FANTASY 1° PARTIE



Personne ne peut savoir si le monde est fantastique ou réel, et non plus s'il existe une différence entre rêver et vivre.

Jorge Luis Borges



La Fantasy ( issu de l'anglais Fantasy, à ne pas confondre avec la fantaisie musicale, ou, de l'allemand Phantasie) est un genre de littérature présentant un ou plusieurs éléments irrationnels qui relèvent d'un aspect mythique et qui sont souvent incarnés par l'irruption ou l'utilisation de la magie.

La Fantasy fait partie des littératures de l'imaginaire. Dans la Fantasy comme dans le merveilleux (Faerie) le surnaturel est accepté, voire utilisé pour définir un monde imaginaire. Cela distingue la Fantasy du fantastique où le surnaturel fait intrusion dans les règles du monde habituel, et de l'horreur où il suscite peur et angoisse.


Par extension à partir du genre littéraire, on parle aussi de fantasy à propos d'illustrations, de bandes dessinées, de films, de jeux, etc.


Le Journal Officiel du 23 décembre 2007 a adopté le néologisme fantaisie comme équivalent du grec fantasia en la définissant comme suit : genre situé à la croisée du merveilleux et du fantastique qui prend ses sources dans l'histoire, les mythes, les contes et la science-fiction.


Dans son acception actuelle, le terme Fantasy serait apparu pour la première fois aux États-Unis avec la revue The Magazine of Fantasy en 1949.


Employé d'abord dans le domaine littéraire, il s'est étendu par la suite aux arts picturaux, au cinéma, aux jeux de rôle (RPG) et jeux vidéo (MMORPG), et à la musique.


Pour l'écrivain et éditeur André-François Ruaud, la fantasy peut être considérée comme un sous-genre du fantastique :
La fantasy est une littérature fantastique incorporant dans son récit un élément d'irrationnel qui n’est pas traité seulement de manière horrifique, présente généralement un aspect mythique et est souvent incarné par l’irruption ou l’utilisation de la magie.


À l’inverse, Marie-Cécile Guernier part de la définition du dictionnaire historique Robert : le mot fantasy se rapporte au mot ancien français fantasie regraphié fantaisie vers 1450.

Issu du grec phantasia, “apparition”, “image qui s’offre à l’esprit”, “imagination”, puis du latin phantasia ou fantasia, “image, concept”. Il faut aussi le rapprocher des mots dérivés des étymons: fantasme, fantasmagorie, fantastique ; puis de deux définitions de spécialistes du genre dont celle d’André-François Ruaud : Une littérature qui se trouve dotée d’une dimension mythique et qui incorpore dans son récit un élément d’irrationnel au traitement non purement horrifique, notamment incarné par l’utilisation de la magie pour souligner l’insuffisance des critères énoncés à définir la fantasy, qui est bien plutôt une remise au goût du jour de la littérature d’imagination, entre merveilleux et fantastique, dont on peut repérer les étapes et les traces.
Selon la chercheuse Anne Besson, qui s'appuie sur la tradition littéraire française distinguant merveilleux et fantastique, la fantasy est une incarnation moderne et un prolongement du genre littéraire du merveilleux et n'est en aucun cas un sous-genre du fantastique. En effet, ce dernier se définit comme l’intrusion du surnaturel dans un cadre réaliste, autrement dit l’apparition de faits inexpliqués et théoriquement inexplicables dans un contexte connu du lecteur.
J.R.R. Tolkien, auteur fondamental du genre, inscrivait son œuvre dans ce qu'il appelait la Faërie, sorte de conte de fée.
Le point commun de nombreux romans de fantasy est qu'ils se déroulent dans des mondes parallèles, ou dans des contextes qui peuvent éventuellement s'interpréter comme un lointain passé oublié (s'inspirant du Moyen-âge ou de l'Antiquité , voire de la Préhistoire), avec leurs créatures imaginaires, leurs mythes, leurs épopées et leur magie.
Ce n'est cependant pas le cas de tous, les sous-genres puisque la fantasy urbaine se caractérise par un ancrage fort dans un monde contemporain, et que l'on parle de space fantasy pour certains univers mêlant un niveau technologique futuriste à des thèmes propres à la fantasy


On a souvent fait remonter par erreur la naissance de la fantasy aux œuvres littéraires de l'Antiquité, tels l’Épopée de Gilgamesh, l’Iliade et l'Odyssée, le Mahâbhârata ou encore les sagas nordiques et islandaises.
On en recherche également les débuts dans les œuvres du Moyen Âge comme la Légende Arthurienne, la Chanson de Geste, l’Épopée Anglo-Saxonne, ou encore, les Contes des mille et Une Nuits.
Une autre grande source de merveilleux ancien se trouve dans les textes sacrés, en particulier la Bible, le Coran et le Tanakh.




La période à laquelle les critiques s'accordent tous à voir naître la fantasy est le xixe siècle, avec l'auteur écossais George MacDonald (Phantastes en 1858, The Princess and the Goblin en 1872) ou encore avec l'écrivain, peintre et architecte William Morris (The Wood Beyond the World en 1894) dont l'œuvre a influencé Tolkien7.
Dans le même temps, la musique classique s'empare de thèmes relevant du merveilleux inspirés du folklore et desmythologies, ce qui donne naissance à des œuvres qui serviront à leur tour d'inspirations fortes aux auteurs de fantasy. L'une des œuvres les plus marquantes de cette tendance est la tétralogie de Richard Wagner L'Anneau du Nibelung (1869), qui s'inspire de la mythologie germanique et de la mythologie nordique.
Il faut attendre le XXe siècle pour que ce style touche un large public. La littérature britannique produit des romans comme La fille du roi des Elfes de Lord Dunsany en 1924.
Dans le même temps, aux États-Unis, les revues Pulp apparaissent dans les années 1890 et se multiplient au début du XXe siècle : elles publient d'innombrables nouvelles et romans en épisodes appartenant à tous les genres deslittératures de l'imaginaire.
À partir de 1915, apparaissent des pulps spécialisés dans l'un ou l'autre genre ; l'un de ceux qui se consacrent le plus à la fantasy est Weird Tales, qui paraît de 1923 à 1954 et publie en particulier les nouvelles du cycle deConan le Barbare de Robert E. Howard, l'un des pères fondateurs de l’Héroïc Fantasy.
C'est dans les années 1950 que la fantasy , genre devenu populaire mais manquant encore de reconnaissance, connaît un succès à la fois public et critique avec Le Seigneur des Anneaux de J. R. R. Tolkien (19541955), qui devient l'archétype du roman médiéval-fantastique. Le succès du Seigneur des Anneaux va croissant dans les années 1950 au Royaume-Uni, puis se diffuse aux États-Unis à partir de 1965 (à la faveur d'une édition pirate) et 1966 (édition autorisée révisée par Tolkien) où le roman connaît un grand succès dans les milieux étudiants.
En littérature, on ne compte plus le nombre de romans, de nouvelles, de sagas publiés, de qualité inégale, mais assurément teintés d'imaginaire exotique.
Essentiellement anglo-saxon à l'origine, le genre se développe plus tardivement en France : il a fallu attendre 1972 pour que Le Seigneur des anneaux soit traduit .
Les traductions d'auteurs anglo-saxons dominent longtemps le marché de la fantasy en France et en Europe, mais le genre essaime peu à peu dans les différents pays, donnant naissance à de nouvelles générations d'auteurs qui illustrent le genre et le renouvellent parfois de façon originale.
En France, Les Chroniques des Crépusculaires de Mathieu Gaborit en 1995 et Le Secret de Ji de Pierre Grimbert en 1997 comptent parmi les premiers succès d'auteurs français, suivis par des auteurs toujours plus nombreux, y compris dans la littérature de jeunesse.
Parmi les classiques européens, citons en Allemagne L'Histoire sans fin de Michael Ende (1979), en Italie Nicolas Eymerich, l'inquisiteur de Valério Evangelisti (1994).
En Angleterre, le Disque monde deTerry Pratchett, dont la série commence en 1983 avec La Huitième couleur, devient un chef-d'œuvre de fantasy humoristique empreinte d'humour anglais.
En Espagne, dans un genre un peu différent, les aventures du Capitaine Alatriste d'Arturo Pérez-Reverte à partir de 1996 réinventent le roman de Cape et d'Épée.
Au Japon, citons la série-fleuve Guin Saga de Kaoru Kurimoto, commencée en 1979 et qui a dépassé les 100 volumes, ou encore Les Chroniques de la guerre de Lodoss de Ryo Mizuno à partir de 1988.
Les innovations formelles et stylistiques se multiplient pour renouveler le genre, mais la forme dominante reste celle du roman autonome ou inclus dans une suite romanesque.